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Vous êtes ici : Accueil > Technique > Mémoires > Le marquage anti-contrefaçon | Révision : 30 Août 2006 |
Le marquage anti-contrefaçon | ||||||||||||||||||||||||||||||
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Cécile DYBEK et Romain LESCHES Élèves Ingénieurs 2e
année |
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Voir aussi | ||
La contrefaçon ou les contrefaçons de tout sont le véritable fléau économique du 21e siècle. Longtemps cantonnée aux produits de luxe, la contrefaçon s'attaque aujourd'hui à tous les secteurs industriels et enregistre une montée en puissance inquiétante. Pour faire face à ce fléau, les entreprises doivent intégrer dans leur stratégie, la protection de leurs créations et la lutte contre la contrefaçon en utilisant entre autres des systèmes de marquage anti-contrefaçon.
De nombreux systèmes d'authentification des produits ont été développés à ce jour mais dans le cadre de cette étude seuls les procédés anti-contrefaçon relevant du domaine de l’imprimerie seront étudiés. Un état de l'art des procédés existants sera dressé auquel s'joutera les procédés actuellement en cours de développement. Plusieurs critères ont été retenus comme point de comparaison entre ces procédés : efficacité, coût de mise en œuvre, secteur ciblé… Enfin, leurs perspectives de développement éventuelles seront analysées.
La contrefaçon est l’imitation ou la reproduction frauduleuse (sans l'autorisation de son auteur) d'une œuvre originale.
Elle est devenue un fléau mondial, en quelques années. En effet, la mondialisation des échanges accroît sans cesse son développement. Elle est anisi passée du stade artisanal et régional à un phénomène industriel et planétaire. Par ailleurs, elle ne se limite plus comme par le passé aux produits de luxe, tous les produits de marque pour le grand public sont désormais concernés.
La contrefaçon et la piraterie ont malheureusement un impact
économique majeur sur nos sociétés. Elles engendrent des pertes importantes pour
les industriels de produits de marque.
En terme de marché, la contrefaçon représente actuellement ...
Il est donc devenu primordial pour les gouvernements et les entreprises de lutter efficacement contre ce phénomène. Le CNAC (Comité National Anti-Contrefaçon) a d’ailleurs récemment lancé une campagne publicitaire de prévention pour sensibiliser le grand public aux dangers de la contrefaçon. En plus d’empêcher la reproduction, les nouveaux procédés anti-contrefaçon permettent aussi de contrôler la provenance du produit pour une meilleure traçabilité.
Lorsque l’on parle des produits touchés par la contrefaçon, on pense d’abord aux produits de luxe. On sait par exemple que la production de montres contrefaites atteint 40 millions de pièces et que l'on peut acheter en toute liberté des cartons entiers de sceaux de garantie provenant de grandes manufactures suisses. Ceci engendre des pertes pouvant aller jusqu’au quart du chiffre d’affaire pour les entreprises concernées.
Mais les produits de luxe ne sont pas les seuls produits à être touchés par la contrefaçon. Ils ne correspondent aujourd'hui qu'à 10% du total des produits contrefaits. Les billets de banque, les passeports, les timbres sont également victime de la contrefaçon. Même les boissons et les aliments sont aujourd'hui contrefaits et malheureusement ce secteur est en constante augmentation. La saisie de ce type de produits contrefaits a doublé entre 2003 et 2004.
Plus grave, les produits pharmaceutiques sont aussi victimes de la contrefaçon : 7% des médicaments vendus dans le monde sont contrefaits, ce qui représente une valeur marchande de 30 milliards d’euros. Le phénomène touche aussi bien les pays industrialisés que les pays en voie de développement. cela représente un réel danger. La lutte contre la contrefaçon repose dans ce cas sur un enjeu sanitaire, puisque le phénomène est susceptible de mettre en danger la vie des hommes. Selon l’OMS « l’utilisation régulière de médicaments de qualité inférieure ou contrefaits entraîne un échec thérapeutique ou favorise l’apparition d’une résistance ; mais, dans bien des cas, elle peut être mortelle ». C'est pourquoi un organisme comme la Food and Drug Administration a publié en 2004 un rapport qui indique qu'en 2007, la totalité des emballages pharmaceutiques devra être traçable et authentifiable. Des directives qui favorisent le développement du marquage anti-contrefaçon.
On pourrait encore citer quelques produits tels que les pièces détachées pour voiture par exemple, les vêtements ou les accessoires de mode. On comprend donc que les dommages causés par la contrefaçon sont très importants et qu'au delà des pertes financières ils peuvent aussi représenter un risque sérieux pour la santé des consommateurs.
Devant ce fléau, seule la technologie est en mesure de fournir des outils permettant de résoudre le double problème de la reconnaissance des produits originaux et celui de la détection des contrefaçons. Ce chapitre présente une description de quelques uns des systèmes de lutte contre la contrefaçon. Cependant dans le contexte de ce travail de veille technologique, l'étude a été restreinte aux procédés liés au domaine de l’imprimerie. Il existe également des systèmes anti-contrefaçon en papeterie et en transformation mais ils n'ont pas été abordés au cours de ce travail.
Les codes à barres (bar code) ont été les précurseurs des moyens de traçabilité. Ils utilisent divers protocoles de codification ou de symbolisme, qui diffèrent en fonction des contraintes d'utilisation ou de normalisation. Ce sont les premiers codes à avoir été imprimés sur des emballages ou sur des étiquettes de produits. En effet, ces codes contiennent des informations sur le produit (lieu de fabrication, date…).
Un code à barres non répertorié dans
la base de données du revendeur est la preuve qu’on a à faire à une contrefaçon.
Les codes à barres sont composés d’une succession de barres et
d’espaces qui, de façon structurée, représentent une chaîne de caractères qui
peuvent être alphanumériques ou des codes de contrôle. Il existe 2 types de
codes à barres : les codes à barres linéaires et les codes à barres
bidimensionnels.
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Code à barres EAN (EFPG) |
Les premier et dernier caractères sont toujours les mêmes. Ils servent à signaler au lecteur le début et la fin du code. Grâce à eux, le code à barres peut être lu de gauche à droite ou de droite à gauche.
L’agencement des barres et des espaces contenu entre
les caractères de début et de fin compose l’information encodée. La lecture se
fait dans son entier ou ne se fait pas, on ne peut pas avoir d’information
erronée due à une lecture partielle.
Au dessous du code se trouve une représentation
lisible de l’information. Elle permet à l’opérateur d’enregistrer cette
information au clavier en cas d’endommagement du code à barres.
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Code à barres 2D (EFPG) |
La quantité d’informations que peut contenir un
code à barres linéaire est limitée à 15 bytes.
Les codes à barres 2D (pour 2
dimensions) peuvent, eux, contenir jusqu’à 3000 bytes d’informations réparties
sur une surface plus petite que les codes à barres linéaires et peuvent être lus
dans tous les sens (notion de 2D).
On compte parmi les codes à barres 2D les plus utilisés : Le PDF 417 ainsi que le DATAMATRIX.
Un des grands avantages du code 2D est que
l’information relative au produit peut être entièrement intégrée dans la
codification.
Le code est indépendant de toute autre source d’information. Cela
a pour effet d’améliorer la traçabilité puisqu’on peut ajouter la date de
fabrication, le numéro de lot ainsi que diverses informations.
De plus, l’information contenue est fiable car il est impossible de récupérer l’information en cas d’endommagement du code.
Ce code est utilisé dans l'industrie électronique pour marquer les circuits
imprimés et les circuits intégrés.
Le tableau suivant présente la comparaison des principales caractéristiques techniques de ces deux types de codes à barres.
Caractéristiques | Codes à barres linéaires | Codes à barres 2D |
Capacité (nb de caractères) |
1 à 40 | 5 à 3 000 |
Prix (HT) | 0,01 à 2 € | 0,01 à 2 € |
Avantages |
Langage universel |
Capacité importante |
Inconvénients |
Etiquette non réinscriptible |
Etiquette non réinscriptible |
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Antenne RFID |
Les étiquettes RFID (Radio Frequency Identification) utilisent des signaux de fréquence radio pour transmettre ou recevoir des informations. Comme les codes à barres, elles fournissent une identification rapide du produit. L’étiquette RFID se compose d’une puce électronique et d’une antenne bobinée ou imprimée. La taille de la puce est celle d’un point. L’antenne, souvent composée de cuivre est déposée sur l’étiquette par un système de vibrations (ultrasons). On peut aussi utiliser des encres conductrices à base d’argent ou de polymères conducteurs.
Le principe de fonctionnement est le suivant. L’étiquette est activée par un signal radio de fréquence variable que le lecteur, fixe ou mobile, émet. L’étiquette transmet un signal radio en retour que le lecteur transforme en code binaire. Un dialogue s’établit permettant l’échange d’informations.
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Signal RFID (EFPG) |
Il existe 2 types d’étiquettes RFID : les étiquettes passives et les étiquettes actives.
Ces étiquettes fonctionnent en lecture seule comme les codes à barres. Fournies vierges, l’utilisateur y inscrit les informations utiles du produit. Ces informations une fois enregistrées ne seront pas modifiables par la suite. Certaines étiquettes plus sophistiquées disposent de capteurs capables, par exemple, d’identifier les variations de l’environnement comme la température (produits surgelés). Les étiquettes passives ont une durée de vie presque illimitée et un coût relativement faible. Elles ont une capacité de 32 à 128 bits.
Les étiquettes passives les plus utilisées actuellement sont les EPC (Code Produit Electronique). Elles permettent d’identifier individuellement chaque article.
Contrairement aux étiquettes passives, les étiquettes RFID actives
permettent autant la lecture que l’écriture de données. Leur capacité de
stockage peut aller jusqu’à 10 Kbits. Fournies vierges elles aussi, les
informations pourront être effacées, modifiées et lues entre 500 000 et 1
million de fois.
Cependant, leur durée de vie est limitée à 10 ans.
Contrairement aux procédés anti-contrefaçon classiques, le Cryptoglyph est un procédé invisible.
Sa
reproduction en est donc plus difficile.
Les marques invisibles déposées sont constituées d’une multitude de micro-points imprimés en noir et blanc ou en couleur à l’aide d’encres standard.
Introduits dans la phase prépresse, lors du dessin de l’emballage, les micro-points se confondent avec les imperfections du papier. Ils sont invisibles à l’œil nu et difficilement repérables à la loupe. En plus de leur invisibilité, les micro-points sont codés à l’aide d’une clé de chiffrement de 128 bits. On peut donc y caché des informations pertinente sur le produit : zone d’exportation, date de fabrication, …
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Agrandissement d'une surface de papier
avec (with) et sans (without) impression de marques Cryptoglyph (1 division = 0.05 mm) (Source : AlpVision) |
De plus,
le Cryptoglyph ne peut pas être détruit par des modifications locales. La détection des micro-points peut être faite sur le lieu de vente
grâce à un scanner. Les informations sont ensuite analysées par un logiciel
spécifique sur un ordinateur qui les envoie à un centre unique de vérification
sécurisé.
L'utilisation de Cryptoglyph n’implique aucune modification du dessin de
l’emballage.
Les images holographiques sont destinées à la protection des documents de sécurité, elles ont prouvées leur efficacité depuis le début des années 80. Elles ont d’abord été utilisées pour protéger les cartes de crédit. Depuis, plusieurs types d’images diffractantes ont été développées et sont disponibles sur le marché. Les hologrammes sont bien adaptés aux besoins de sécurité que sont la reconnaissance immédiate et facile, la brillance et le haut niveau de résistance à la contrefaçon.
Tous les hologrammes présentent une image immédiatement
identifiable à l'oeil nu, ayant la propriété de diffracter la lumière selon les
couleurs de l'arc-en-ciel. En effet, les couleurs changent selon l’angle
d’orientation et c’est cette caractéristique essentielle qui empêche la copie ou
l’imitation des images par les procédés d'impression traditionnels ou de PAO.
Les atouts majeurs des hologrammes reposent donc sur leur aspect esthétique
et leur contribution à la valorisation de l'image du produit mais aussi sur leur
niveau de sécurité. Les technologies complexes mises en jeu dans la création et
la fabrication des hologrammes en font des éléments très résistants à la
contrefaçon. Pour réussir les dupliquer, il est
nécessaire de posséder des technologies adaptées ce qui représente un
investissement très important.
Mais d’autres facteurs contribuent aussi à leur popularité. Les hologrammes
s'appliquent facilement et de façon industrielle sur des supports très variés.
Leur vérification est relativement aisée et leur coût peu élevé --entre quelques
centimes d'Euro et un peu plus d'1 Euro selon leur dimension et leur complexité.
Par ailleurs, il est possible d’incorporer une grande variété d’éléments de sécurité pouvant être visibles ou cachés. Visibles, car les images peuvent facilement être identifiées à l’œil nu, permettant ainsi une authentification immédiate. Cachés, car ces images doivent contenir des caractéristiques ou des micro textes ne pouvant être lus qu’au moyen de lecteur spécifique. Les éléments incorporés sont de diverses natures : codes à barres, numérotage, impression, démétallisation,… Chaque application aura ainsi ses propres propriétés de sécurité.
Il existe deux types d'hologrammes :
Pour produire un hologramme estampé, il faut tout d’abord réaliser
l’origination de l’hologramme.
L’origination d’un hologramme consiste à enregistrer un objet sur une plaque
photosensible éclairée par un laser. Une interface produite par les 2 faisceaux
est alors enregistrée. Les étapes qui suivent sont :
Mais il est aussi possible d’enregistrer une information digitale en provenance d’un ordinateur au lieu d’un objet solide. C’est l’hologramme digital. On peut alors représenter un visage en 3D, des scènes réelles, des images issues d’un ordinateur… Les images en réseau sont quant à elles différentes par leur méthode de gravure, la résolution de l’image résultante, leur brillance et leur possibilité d’animation.
Les microtaggants sont une technologie microscopique destinée à la lutte anti-contrefaçon et à la traçabilité. Le principe est la superposition de multiples couches colorées représentant un code numérique. Il est possible d’incorporer les microtaggants dans le support imprimé et ou dans l’encre. Ce système extrêmement simple est un moyen efficace pour identifier et authentifier un produit.
Afin d’assurer la sécurité, chaque code est unique, certifié et enregistré dans la base de données du fabricant de cette technologie. On peut ainsi produire environ 37 millions de codes différents. L’ajout de particules fluorescentes, magnétiques ou d’autres composants augmente les possibilités.
La taille des particules peut varier de 20 μm à 1 mm selon l’application à laquelle est destiné le microtaggants. En plus des microtaggants standard, il existe 3 types de microtaggants plus élaborés :
Un niveau de sécurité supplémentaire peut être ajouté avec la reconnaissance de la trame. Tous ces éléments forment les "empreintes digitales" du produit qui ne peuvent être dupliquées. Les avantages des microtaggants sont :
Les encres sont aussi un procédé anti-contrefaçon à part entière. Il y a d’ailleurs plusieurs types d’encres qui ont chacune leurs spécificités. Le fait de combiner plusieurs de ces encres rend la contrefaçon plus difficile. Les différents types d’encres utilisés sont les encres UV, les encres infrarouges, les encres magnétisables et les encres OVI (Optical Variable Ink).
Le domaine des encres UV comporte plusieurs
sous-catégories. Tout d’abord, il y a les encres UV monochromatiques qui, à
l’œil nu, ne se différencient pas des encres standard. Mais sous l’action d’un
rayonnement UV à 350 nm, ces encres deviennent fluorescentes tout en gardant
leur propre couleur.
On distingue ensuite les encres UV varichromatiques
qui sont identiques aux encres UV monochromatiques mais qui changent de couleur
sous l’action d’UV (350 nm).
Les encres UV "blanches" monochromatiques sont des
encres dont la teinte perçue est blanche transparente, légèrement brillante. Là
encore, sous l’action des UV, ces encres deviennent jaunes ou vertes
fluorescentes. Il existe aussi des encres UV "blanches" polyspectrales qui sont
identiques aux encres précédentes. Mais sous l’action d’UV à 250 ou 350 nm au
travers d’un filtre spécial, ces encres apparaissent rouge fluorescent et
apparaissent vert-jaune.
Les faussaires peuvent se procurer facilement des encres UV monochromatiques et UV "blanches" monospectrales, alors que ce n’est pas le cas des encres UV
varichromatiques et UV "blanches" polyspectrales. Il est de plus impossible de reproduire, avec d’autres procédés anti-contrefaçon, les effets de ces encres.
Les encres IR peuvent être opaques ou transparentes et ne présentent à l’œil nu aucune
différence avec les encres standard.
Ces encres sont rarement utilisées par les faussaires car elles sont onéreuses et il est difficile de se les procurer. Néanmoins, il faut être vigilant car si elles sont
couramment utilisées dans le futur, elles seront accessibles aux faussaires.
Il s’agit d’encres contenant des particules métalliques couramment utilisées dans l’imprimerie. De nombreux billets de banques possèdent ce type de protection.
Ce sont des encres optiquement variable. Elles changent de couleur selon l’inclinaison du support (bleu/vert pour les billets français, vert/noir pour les nouveaux billets américains).
Elles ont récemment été mise sur le marché par SICPA. Leur coût
est plutôt élevé.
Mais la parade des faussaires consiste à les imiter avec des encres émaillées.
Ils existent plusieurs effets d’impression qui ont pour but de contrecarrer les contrefacteurs. On peut trouver parmi ces effets : les images latentes et fonds de sécurité, les microimpressions et les effets de transvision.
Ce sont des impressions réalisées dans un dégradé de couleurs ou tramées de manière différente du dessin principal. Ce procédé est destiné à rendre difficilement scannable le produit.
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Vrai
Faux (source : Société Européenne d'équipements bancaires) |
Ce sont des lettres, des mots ou des phrases difficilement visibles à l’œil nu. La reproduction est extrêmement difficile car elle nécessite des moyens d’impression très bien réglés et des scanners hauts de gamme.
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Micro impressions (source : Société Européenne d'équipements bancaires) |
Il consiste à imprimer une partie d’un dessin, d’un logo sur le recto et l’autre partie sur le verso. Ensuite, l’examen en transparence de l’imprimé restitue le dessin en intégralité sans aucun décalage ni dans son contour ni dans ses couleurs.
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Effet de transvision (source : Société Européenne d'équipements bancaires) |
Les domaines d’application de ces différentes techniques se répartissent principalement sur 2 secteurs : la grande distribution (emballages, palettes,…) et le marché du fiduciaire (billets, cartes de crédit, cartes d’identité, timbre, passeports,…).
Les besoins de ce marché se situent principalement au niveau de la traçabilité. C’est
l’historique du produit qui déterminera si on a à faire à une contrefaçon ou
non.
Le procédé anti-contrefaçon le plus utilisé pour ce secteur est
incontestablement le code à barres. Ses atouts sont sa simplicité d’utilisation et
son faible coût de production. Cependant, le nombre d’informations contenues les
codes à barres est
limité. Les codes à barres sont aussi utilisés dans les transports et la
logistique (cartons, palettes, conteneurs).
Les étiquettes RFID sont aussi un procédé employé dans la
grande distribution. On les retrouve notamment sur les CD et DVD, sur les cartes
à puce sans contact, sur les systèmes de contrôle d’accès de parking,… On peut
dissimuler les étiquettes dans les emballages ce qui rend très difficile la
falsification et le vol.
Le Cryptoglyph lui aussi peut être utilisé pour marquer les
produits de la grande distribution. Il est principalement destiné aux emballages
primaires et secondaires mais peut aussi se retrouver sur les notices des
médicaments. Les producteurs qui l’utilisent font partie des 100 plus grandes
entreprises mondiales. Des millions de produits sont aujourd’hui équipés de
cette technologie.
En ce qui concerne ce marché, le but des procédés anti-contrefaçon est d’empêcher la reproduction des produits. La traçabilité est secondaire. Plusieurs procédés sont combinés afin d’augmenter le nombre de sécurités d’un même produit.
Les hologrammes sont assez répandus, que ce soit sur les cartes de crédit ou les passeports. En plus de leur esthétique certaine, ils peuvent être personnalisés selon l’application à laquelle ils sont destinés.
Les encres spéciales, les microimpressions et les microtaggants sont aussi des procédés couramment utilisés. On le retrouve sur les billets de banques, les timbres et autres documents tels que les passeports.
Le Cryptoglyph, en plus de ses applications au niveau de la grande distribution, est aussi employé dans la protection des documents d’identité, des billets de banque, des chèques…
Par exemple pour la nouvelle carte d’identité qui est en projet en France (nom du projet INES), plusieurs systèmes de sécurité seront combinés.
Le marché ainsi divisé en 2 parties permet de limiter la concurrence entre les
différents procédés anti-contrefaçon.
Le Cryptoglyph est un des seuls
procédés (avec les hologrammes) qui est destiné à la fois à la grande
distribution et au marché fiduciaire.
Le fait que ce procédé soit invisible y
est pour beaucoup
Les microtaggants correspondent à une superposition de couches d’encres UV qui code un certain nombre d’informations. Le procédé de fabrication est soit la flexographie, soit la sérigraphie. Le Cryptoglyph ne nécessite aucun équipement d’impression particulier. Les procédés couramment utilisés sont l’offset, l’héliogravure, la flexographie, l’impression laser ou jet d’encre. L’encre utilisée n’est pas non plus une encre spéciale.
L’impression des étiquettes RFID est faite avec des encres contenant des particules métalliques ou des polymères conducteurs. Ces encres, dites conductrices, sont compatibles avec le procédé offset, la sérigraphie et le jet d’encre. La sérigraphie et l’offset permettent une bonne vitesse de production ainsi qu’une haute finesse d’impression. Le jet d’encre, quant à lui, ne produit que des imprimés de faible conductivité. En effet, ils ne permettent pas d’obtenir une épaisseur suffisante d’encre déposée, paramètre influent sur la conductivité. De plus, le jet d’encre n’est utilisé qu’avec des encres à base de polymères conducteurs qui ont une conductivité plus faible que celles des particules métalliques.
Les paramètres les plus importants pour pouvoir comparer les différents systèmes anti-contrefaçon sont :
C’est ce que nous avons essayé de répertorier dans les tableaux suivants.
Codes à barres | Etiquettes RFID | Cryptoglyph | |
Coût | 0,01 à 2
€ Lecteur : de 100 à 10 000 € |
0,5 à 20
€ Antenne, décodeur : de 100 à 10 000 € |
5 à 10
€ |
Efficacité | Faible | Bonne | Excellente |
Nb d'informations | de 1 à 3 000 Octects | Qqs Koctects | - |
Avantages |
Langage universel Simplicité |
Réinscriptible Lecture sans contact |
Invisible Pas de conséquences sur la lecture, si endommagement Emballage non dénaturé Simplicité de contrôle |
Inconvénients |
Etiquette non réinscriptible Code impérativement visible |
Visibilité étiquette non indispensable |
Peu connu |
Hologramme | Encres spéciales | Effet d'impression | Microtaggants | |
Efficacité | Difficile à contrefaire Coût des machines limite la contrefaçon |
Dépend des encres Bonne, si encres combinées |
Bonne car nécessite des scanners haut de gamme pour reproduction |
Haut niveau de sécurité |
Avantages |
Esthétisme Personnalisation Reconnaissance immédiate |
Combinaison de plusieurs encres Appareils de détection abordables |
Reconnaissance à l'oeil nu Procédé simple |
Simplicité Unicité et certification du code Faible coût des appareils de lecture |
Inconvénients | Coût élevé |
Coût élevé de certaines encres |
Zones à contrefaire facilement identifiables |
Pas d'inconvénients majeurs |
Selon la société AlpVision, on peut classer ces différents procédés selon deux critères (coût et efficacité) de la façon suivante :
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Comparatif des niveaux de sécurité et du
coût de déploiement (incluant les coûts de détection, de différents procédés visibles et invisibles) (Schéma Source : AlpVision) |
D’après tous les éléments recueillis pour cette étude, ce schéma
(proposé par la société AlpVision) concorde bien avec les recherches que nous avons effectuées. Comme nous l’avons vu, les domaines d’applications de ces technologies sont vastes.
Mais quel que soit
le budget qu’un fabricant consacre à la sécurité de son produit, il y aura toujours des failles. Plus les systèmes anti-contrefaçon évoluent, plus les
contrefacteurs redoublent d’ingéniosité pour les reproduire.
Dans cette partie, nous allons tenter de décrire les évolutions de ces différents produits et quel est leur avenir sur le marché des procédés anti-contrefaçon. Pour cela, nous disposons d’outils tels que les matrices SWOT, les diagrammes de Porter ainsi que l’élaboration de scenarii.
L'analyse de ces secteurs selon le diagramme Porter conduit à définir les acteurs en présence sur ces marchés. Etant donné que les applications de ces procédés anti-contrefaçon étudiés se placent sur 2 marchés préférentiels, 2 diagrammes de Porter différents seront réalisés : un pour le secteur de la grande distribution et l'autre pour le marché fiduciaire.
Sur ce marché, une technologie est prédominante actuellement c'est le code à barres. Par contre, des nouveaux entrants prennent position depuis quelques années pour les RFID et son promis à un bel avenir.
Les nouveaux entrants :
Les technologies : RFID et Cryptoglyph.
La technologie dominante :
Une technologie n'a pas été mentionnée sur ce marché, ce sont les hologrammes. En effet, traditionnellement réservés à la sécurité des documents fiduciaires, ils se positionnent aujourd'hui sur les marchés des produits de luxe, des produits pharmaceutiques, cigarettes, alcools, pièces détachées industrielles, vêtements ... avec des étiquettes auto-adhesives qui peuvent intégrer des éléments de traçabilité.
Sur ce marché, deux technologies dominantes sont utilisées en association, les encres sécuritaires et les micro impressions. Les nouveaux entrants comme les hologrammes, Cryptoglyph ou les microtaggants viennent se positionner en concurrent mais également comme des sécurités supplémentaires à utiliser en combinaison avec tous les autres procédés.
Les nouveaux entrants :
Les technologies : hologrammes, Cryptoglyph et microtaggants
Hologram. Industries a été l'une des premières sociétés en France et dans le monde à avoir commercialiser des images holographiques dès 1985. Aujourd'hui, ce groupe se trouve classé parmi les premiers acteurs mondiaux de composants optiques de sécurité. Ces principaux concurrrents sont situés en Angleterre et aux Etats Unis (De la Rue Holographics (GB), American Bank Note Holographics (USA), O.V.D. (Allemagne), AOT (USA et GB) ...
Les technologies dominantes :
Sur ce marché, le risque est de voir apparaître et se développer des technologies de substitution comme l'utilisation de papiers spéciaux contenant soit des fibrilles visibles aux UV soit des filigranes (déjà présents dans les billets de banque) soit des fils de sécurité (pouvant être des fils holographiques).
En se basant sur l'analyse de la matrice de SWOT, il est
possible de déterminer les atouts majeurs et les faiblesses d'un système.
Etant donné que les procédés anti-contrefaçon sont multiples, seul le cas des
étiquettes RFID a été traité dans cette partie.
En effet, selon les experts, les étiquettes RFID
devraient à terme remplacer les codes à barres. Leur marché progresse
actuellement de 20 à 30 % par an. Sur le marché américain, leur prédominance est
déjà établie.
Forces | Opportunités |
Résistance aux variations de l’environnement
(humidité, poussières, température,…) Lisibilité à distance et dans toutes les directions de l’espace Normes de mise en place validées Informations contenues sur le produit (provenance, fabricant, date de fabrication, marché auquel le produit est destiné…) |
Diminution considérable des vols grâce à la traçabilité Empêche la vente de produits sur des marchés auxquels ils ne sont pas destinés (ex : produits pharmaceutiques achetés en Afrique et revendus en Europe) |
Faiblesses | Menaces |
Evolutions technologiques possibles Prix élevé : étiquettes + lecteurs |
Les associations de consommateurs sont contre la
traçabilité des utilisateurs (violation de l’intimité) Nuisance potentielle des ondes radios pour la santé |
A partir d’un jeu d'hypothèses et des éléments développés dans ce document, 2 scénarios ont été élaborés pour les étiquettes RFID au sein de la grande distribution.
Les étiquettes RFID sont un système très efficace pour la lutte anti-contrefaçon mais ont un coût de mise en œuvre relativement important. Le Cryptoglyph gagne des parts de marché grâce à son bon rapport efficacité/prix. De plus, le Cryptoglyph ne dénature pas l’emballage car il est invisible. Les étiquettes RFID sont donc peu à peu abandonnées au profit du Cryptoglyph. Les producteurs des étiquettes n’arrivent plus à vendre leurs produits et ne peuvent plus investir dans la recherche et le développement.
D’autre part, il est possible que la nuisance pour l’organisme des ondes transmises par les étiquettes soit prouvée et entraîne donc un boycott de celles-ci.
Enfin, les associations de consommateurs luttant pour la préservation de l’intimité des utilisateurs peuvent arriver à leurs fins : les étiquettes RFID empiétant sur la vie privée sont remises en question. Des procès peuvent avoir lieu.
L’utilisation des étiquettes RFID au niveau de la grande distribution est préférée à celle du Cryptoglyph. En effet, le Cryptoglyph (ainsi que les codes à barres) ne peut contenir autant d’informations que les étiquettes RFID au sujet du produit. Les étiquettes restent leader sur ce marché.
L’entrée sur le marché du Cryptoglyph oblige les fabricants des étiquettes à développer leur produit afin de diminuer les coûts. Le système EPC (Electronic Product Code, étiquettes passives) est actuellement en cours d’élaboration.
Les fabricants développent des étiquettes qui sont neutralisées à la sortie des magasins de distribution, garantissant ainsi la protection de l’intimité des consommateurs. La « côte de popularité » des étiquettes remontent et ces dernières restent leaders sur le marché.
En ce qui concerne les marchés du fiduciaire et la grande distribution, seules les tendances actuelles seront présentées.
En ce qui concerne le marché de la grande distribution, les étiquettes RFID sont actuellement en expansion.
Elles
gagnent peu à peu des parts de marchés au détriment des codes barres et des microtaggants.
En effet, l’objectif des systèmes anti-contrefaçon de ce marché est la
traçabilité. Les moyens utilisés doivent donc contenir certaines données sur le
produit : fabricant, date de fabrication, etc. Les étiquettes RFID présentent
l'avantage de pouvoir contenir une grande quantité d’informations. L’obstacle
majeur à leur évolution reste leur
coût encore très élevé aujourd'hui. Ceci devra changer dans un futur proche si les fabricants de
ces étiquettes veulent rester les leaders sur ce marché.
Pour le marché fiduciaire, le but principal de la lutte
anti-contrefaçon est d’empêcher la reproduction de documents,
billets de banque, chèques, papiers officiels... Dans ce cas là, l'intérêt ne se
porte pas sur les informations concernant le produit.
Pour ce marché, la tendance actuelle est de combiner
plusieurs procédés anti-contrefaçon afin de multiplier les protections : hologrammes, microtaggants, micro impressions, encres spéciales… Le Cryptoglyph est un nouveau produit qui
est apparu sur ce marché il y a peu. Son avantage est qu’il est invisible donc quasi impossible à contrefaire. Ainsi, dans un futur proche, les billets et
autres documents seront probablement équipés de cette technologie en plus des précédentes. Le Cryptoglyph
vient donc compléter le système de sécurité mis en place sur ce marché, il ne
perturbera pas l'utilisation des procédés plus classiques.
La contrefaçon est, comme nous l’avons dit précédemment, un des fléaux caractéristiques de l’économie du 21ème siècle. La lutte contre les faussaires et la recherche de nouveaux procédés anti-contrefaçon sont devenues un marché à part entière. De nouvelles technologies apparaissent, d’autres se perfectionnent afin de répondre aux attentes des clients, toujours plus nombreux. La grande distribution, jusque là protégée par les codes à barres, se tourne peu à peu vers les étiquettes RFID qui permettent de combiner traçabilité et protection de manière plus efficace. Les grandes marques, quant à elles, se tournent vers les RFID et les hologrammes qui ajoutent de l’esthétisme au produit. Le marché fiduciaire associe le plus possible de procédés anti-contrefaçon différents afin d’augmenter le niveau de sécurité des produits (billets, cartes d’identité, passeports …). Mais néanmoins la lutte anti- contrefaçon se doit d’être innovante et astucieuse afin de constituer une barrière efficace à la malveillance des faussaires. Les enjeux ne sont pas seulement financiers car il en va aussi de la santé et la sécurité des consommateurs.
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