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Vous êtes ici : Accueil > Technique > Mémoires > Le livre numérique | Révision : 02 juin 2010 |
Le livre numérique | |||||||||||
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Quentin JEAN et Romaric CHERBONNEL Élèves ingénieurs 2e
Année
Avertissement |
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Voir aussi | ||
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Figure 1 - Livre électronique [Wikipédia] |
La tendance actuelle est au tout numérique. Bien évidemment, le secteur de la communication imprimée n'y échappe pas et les tentatives de placer une nouvelle technologie entre les mains des lecteurs en lieu et place du support papier sont nombreuses.
À l’instar des industries musicale et cinématographique, les secteurs de l'édition, du livre et de la presse tentent de se convertir au numérique, notamment via le livre électronique.
Le livre numérique (ou livre électronique) désigne aussi bien le contenu (e-book) à savoir des textes numérisés, que le contenant (e-reader) c'est-à-dire le lecteur permettant de visualiser le contenu.
Après un premier essai frileux et infructueux au début des années 2000, la lecture numérique fait aujourd'hui un retour remarqué. Au regard des évolutions de la technologie et du marché, quelles sont les perspectives envisageables aujourd'hui pour le livre numérique ? [Figure 1].
En 1991, c'est un événement particulier dans le monde de l'édition qui lance l’incroyable course à la numérisation du texte : la publication par les éditions américaines Voyager des premiers livres sur CD-Roms et disques vidéo. Le projet Expanded Book permet d'intégrer des liens hypertexte à des œuvres de la littérature aussi bien classique comme "Madame Bovary" que contemporaine comme "Jurassic Park" [Figure 2]. Autre initiative avant-gardiste : des logiciels mis en place par l'éditeur permettent aux particuliers de créer leurs propres Expanded Book.
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Figure 2 - Expanded Book : interface de Jurassic Park [Smarckerel : When multimedia was black and white] |
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La même année voit la naissance de l’Unicode Consortium, une organisation sans but lucratif qui coordonne le développement de l’Unicode, un système lisible quels que soient la plateforme, le logiciel et la langue utilisés, qui traite 65 000 caractères (contre les 128 caractères du code ASCII).
En 1993, l'Association des Bibliophiles Universels (ABU) crée la Bibliothèque Universelle, première bibliothèque numérique francophone dont l'objectif affiché est "le développement et la promotion des supports numériques permettant la libre manipulation de l'information, l'application de ces techniques à la diffusion des travaux de recherche des membres et d'informations du domaine public".
Dans le même temps, naît un format de fichier déterminant pour le futur du texte numérisé : le Portable Document Format (PDF) lancé par Adobe. Il devient rapidement la norme pour la diffusion et l’impression de documents électroniques car il permet de préserver la présentation du document d’origine.
Dès lors, tous les paramètres sont en place pour l'apparition des premiers lecteurs numériques de texte. En 1996, c’est le designer Pierre Schweitzer qui en jette les fondations avec le concept @folioTM. Cette "tablette de lecture nomade", destinée à "lire n'importe où les textes glanés sur Internet", est composée d’un écran à cristaux liquides [Figure 3].
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Figure 3 - Lecteur numérique @folioTM [@folioTM] |
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En 1997, la société E-Ink met au point une technologie qui bouleverse le monde du livre électronique : l’encre électronique, base du prototype d'écran qu'elle conçoit en 2002 et commercialise en 2004.
Avec l’explosion d'Internet et l’accès de plus en plus facile aux nouvelles technologies, nombreux sont ceux qui croient dans le livre électronique au début des années 2000. Numériser des documents devient chose courante et les bibliothèques numériques se développent comme par exemple Gallica.
Stephen King est le premier auteur de best-sellers à distribuer un livre, "The Plant", uniquement sur Internet. D'autres suivront.
De même, la Bible de Gutenberg est diffusée sur le site de la British Library : une publication très symbolique, la Bible étant le premier ouvrage imprimé par Gutenberg.
Par ailleurs, les chercheurs de Xerox créent le SmartPaper, un papier électronique basé sur l’utilisation de microalvéoles contenant des microbilles bicolores en suspension, chargées électriquement. Une consigne électrique permet ainsi la rotation des microbilles [Figure 4].
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Figure 4 - SyncroSign™ Message Board
intégrant la technologie SmartPaper™ [Gyricon, LLC unveils next generation wireless esignage incorporating revolutionary SmartPaper™ electronic media] |
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Tous les voyants sont au vert pour la démocratisation du lecteur électronique et de nombreuses sociétés lancent leurs produits, leurs formats… mais le succès se fait attendre et son utilisation reste marginale.
Aujourd’hui, il n’y a plus de lecteur électronique utilisant la technologie d’affichage Liquid Crystal Display (LCD). Toutefois, il est intéressant d'étudier son principe de fonctionnement afin de comprendre les avantages des écrans utilisant l’E-ink.
La dalle d'un écran LCD est composée de plusieurs couches parcourues par une lumière de fond créée à l’aide d’une lampe de type néon. Puis les rayons lumineux sont projetés sur une grille polarisante et traversent une première épaisseur de verre. Ensuite, ils passent à travers un filtre d'orientation. La lumière issue de ce filtre parvient alors à une dalle contenant des cristaux liquides qui la laissent passer plus ou moins en fonction d'un courant électrique faisant tourner les cristaux sur eux-mêmes. Un deuxième filtre d'orientation, à 90 degrés du premier, laisse passer une partie des rayons filtrés. Finalement, la lumière se dirige à l’intérieur d’un filtre de couleur, rouge, vert ou bleu, puis une deuxième couche de verre et un dernier filtre de polarisation. Cela crée un pixel qui, associé à de nombreux autres situés sur la dalle, fait apparaître l’image voulue [Figure 5].
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Figure 5 - Schéma d'un écran LCD | ||
La technologie LCD n’est pas simple à mettre en œuvre et nécessite l’agencement de diverses couches complexes. De plus, la nécessité d’une source lumineuse derrière l’écran (autrement il s'agirait d'un écran à rétro-éclairage) est un inconvénient majeur. En effet, lorsque l’utilisateur lit de façon prolongée sur son écran, il reçoit une grande quantité de lumière provoquant une fatigue accrue des yeux donc un inconfort de lecture. Par ailleurs, qu’étant un appareil portable, le livre électronique connaît les problèmes liés à la batterie. C'est pourquoi toute économie d’énergie est appréciable afin d’augmenter son autonomie.
Pour pallier les désagréments évoqués précédemment, des chercheurs ont inventé la technologie E-Ink basée sur le principe de fonctionnement de l'encre imprimée sur papier. Ainsi, l'écran E-ink est simple à réaliser. Il est constitué de millions de capsules contenant elles-mêmes deux types de microcapsules, des blanches et des noires, chargées respectivement positivement et négativement [Figure 6].
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Figure 6 - Schéma d'un écran LCD [E Ink Corporation] |
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L'ensemble de ces capsules est placé sur de petites électrodes dont il est facile de changer la polarité. Il est alors possible d’obtenir une image en noir et blanc, en adaptant les différentes charges des électrodes, et en faisant monter ou descendre les microcapsules colorées binairement, en fonction des détails de l’image [Figure 7].
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Figure 7- Schéma de création d'une
image noir et blanc par stimulation électrique des microcapsules [Wikipédia : papier électronique] |
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En plus du gain d’autonomie et de confort, il y a de nombreux avantages à utiliser cette technologies plutôt que celle à cristaux liquides. Le principal est sans nul doute la possibilité d’avoir des écrans flexibles, ce qui n’était pas envisageable auparavant et qui pourrait bien être un élément déclencheur des ventes de livres numériques.
L'affichage sur écran numérique est-il limité au noir et blanc ou la couleur est-elle possible ? Même si elle n’est pas primordiale pour les romans, elle est appréciable lors de la lecture des journaux ou des contenus dynamiques. De nombreuses firmes entreprennent des recherches dans ce sens. Il est probable que l'avenir du livre électronique sera coloré. À ce jour, il existe au moins deux technologies permettant un affichage coloré autre que les niveaux de gris.
Les premiers livres électroniques lancés sur le marché comportent des écrans lourds et larges, monochromes ou à différents niveaux de gris, utilisant la technologie à cristaux liquides, le tout étant mal adapté à la mobilité souhaitée pour ce type d’appareil. Certains pensent que les évolutions technologiques favoriseront les ventes. Pourtant aujourd’hui, la réalité du marché est tout autre et ce, en dépit des progrès de la technique. Il n'y a qu’une offre limitée de produits à des coûts élevés s’appuyant sur un système de distribution fragile comme l'illustre la rupture de stock du Kindle d’Amazon peu de temps après son lancement.
Les différences techniques entre chaque lecteur numérique sont importantes. Les produits offerts actuellement sur le marché sont recensés dans le tableau suivant [Tableau 1] :
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Tableau 1- Offre de lecteurs numériques | ||
Il faut ajouter à ce tableau le nouveau produit d’Amazon, le Kindle DX [Figure 8] :
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Figure 8 - Kindle DX [Amazon] |
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Cet appareil représente la dernière génération de livre électronique. Plus évolué que le Kindle, il semble rassembler les espoirs d’Amazon d'augmenter ses ventes en ligne. Comparons les deux générations [Tableau 2] :
Kindle DX | Kindle | |||
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Tableau 2 - Tableau comparatif du Kindle DX
et du Kindle [Amazon] |
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Par ailleurs, pour être complète, notre analyse doit tenir compte des différents supports de textes numérisés :
Imaginons le livre électronique du futur : doté d'un écran tactile couleur, il est léger, compatible avec tous les formats et son prix est attractif.
En plus d’une connectivité à l'Internet haut débit permettant le chargement rapide de fichiers, il bénéficie d'un design soigné, d'une ergonomie appréciable et de possibilités d'annotation. Sa capacité de stockage est plus importante qu’aujourd’hui et sa durée d'autonomie permet de s’abandonner à la lecture sans se soucier d’une coupure soudaine.
Enfin, l’objet multiplie les fonctionnalités : lecteur MP3, vidéo, téléphone,... En somme, ce n'est plus un livre numérique comme nous l’entendons aujourd’hui, mais plutôt le couteau suisse numérique rêvé.
L'association des éditeurs américains (Association of American Publishers) estime que les ventes de livres papier aux États-Unis ont été de 24,8 milliards de dollars en 2008 soit un recul de 2,8%, et les ventes de livres audio de 172 millions de dollars. L'édition électronique progresse quant à elle de 70% à 172 millions de dollars, soit à peine 1% du chiffre d’affaires du livre papier.
De même, en France, selon le Syndicat National de l’Édition (SNE), la répartition du chiffre d’affaires d’un livre papier s’articule comme suit :
"Prenons un livre papier vendu au prix de 10 € (soit environ le prix moyen d'un livre). Comment se rémunèrent aujourd'hui les différents acteurs de la chaîne du livre ? L'auteur touche 1 €. L'éditeur perçoit 1,50 € pour son travail (création éditoriale, relecture, correction, mise en forme, maquettage, marketing, promotion commerciale, service de presse, vente de droits étrangers et de droits audiovisuels et frais de structure). L'imprimeur reçoit 1,50 € pour le travail de prépresse (qui peut aussi être réalisé par le service de fabrication de l'éditeur), l'achat du papier et l'impression. Le diffuseur et le distributeur perçoivent 1,70 €. Le libraire perçoit 3,80 € qui couvrent en particulier une partie des frais de transport du livre ainsi que les charges de personnel et le loyer. Enfin, l'État récolte 0,50 € (TVA)".
Or, toujours d’après le SNE, dans le cas d’un livre électronique, les constats sont les suivants :
"Prenons maintenant le même livre en version numérique. L'auteur touche toujours autant et aimerait bien davantage... Le travail de l'éditeur demeure le même quel que soit le support. Il n'y a plus d'imprimeur ni de frais de logistique liés au papier (transport et stockage). Mais :
Et en plus, le taux réduit de TVA de 5,5 %, dont bénéficie le livre papier, ne concerne pas le livre numérique, taxé au taux normal de 19,6 % : d'où un surcoût de 14 % du livre numérique !".
Ainsi, le facteur coût de la diffusion – qui aurait pu apparaître comme un avantage en faveur du livre numérique – se transforme en handicap majeur d'autant que pour lire une version électronique, il faut acquérir un équipement coûtant actuellement autour de 300 €.
Il est courant d’entendre que le livre électronique serait moins polluant que le livre papier, un argument souvent avancé par les fabricants et distributeurs de ce nouveau produit. Le livre électronique a-t-il réellement un impact plus faible sur l’environnement que le livre en papier imprimé ?
Si, pour la fabrication du papier nécessaire au livre traditionnel, la consommation
de bois est nécessaire, elle s'inscrit dans le cadre d'une gestion forestière contrôlée et durable,
certifiée FSC et
PEFC.
Le secteur de l'impression quant lui a adopté depuis quelques années le label Imprim'Vert qui garantit
"la bonne gestion des déchets dangereux, la sécurisation de stockage des liquides dangereux,
la non utilisation des produits toxiques et la sensibilisation environnementale auprès de la
clientèle".
Enfin, il faut noter que la filière papetière s'est engagée depuis plus de vingt ans dans le recyclage
des papiers et cartons usagés et ce dernier est performant. Par exemple, tout livre invendu se retrouve
chez un fabricant de pâte à papier afin d'y être transformé.
Pour sa part, le livre électronique a besoin d’énergie pour fonctionner et, même si
cette consommation est faible (uniquement lors des changements de page), elle est bel et bien réelle.
Le point noir est le recyclage des équipements électroniques. En France, chaque année, pour 1,5
millions de tonnes de déchets électroniques, 3% seulement sont recyclés : ce chiffre souligne le
manque d’efficacité de la filière de recyclage des déchets électriques et électroniques dont les
impacts nuisent à l'environnement.
Un autre paramètre doit être pris en compte : la durée de vie d’un livre. Le livre papier peut connaître plusieurs vies : achat, revente, prêt, échange, etc. En revanche, le livre électronique ne peut être vendu ou prêté car il est souvent lié a un support unique de lecture en raison de la gestion des droits numériques.
Aujourd’hui, les arguments des uns s'opposent aux arguments des autres. Cette question environnementale ayant un fort impact sur les consommateurs, chaque lobby n’hésite pas à en jouer afin de faire basculer la balance en sa faveur.
Même si la couleur tarde à arriver, la qualité des écrans des livres électroniques est satisfaisante. Les facteurs d’expansion sont ailleurs.
Les possibilités d’annotation sont encore faibles. Or, cette fonction doit être améliorée pour assurer le succès de ces produits auprès des utilisateurs notamment des étudiants.
De plus, la connectivité de ces appareils n’est pas suffisamment développée. Il est probable que dans un avenir proche les livres numériques pourront de se connecter aux réseaux sociaux et de partage afin d'instaurer l’aspect communautaire présent dans les nouvelles technologies. Cependant, les points les plus importants sont certainement l’acceptation par le consommateur de cette nouvelle technologie et le développement d'une production de masse permettant la diminution du prix de vente du produit.
Évoquons également l’offre de contenus pour le livre numérique. Si aujourd’hui l’offre de textes en anglais est assez conséquente, les publications en d'autres langues sont en revanche peu présentes. Les contenus scolaires sont quasi-inexistants. Or, l'extension et la diversification de l'offre de contenus sont indispensables au succès du livre électronique.
De plus, il est impossible de parler du développement du livre numérique sans mentionner la question de la gestion des droits numériques. Si aujourd’hui l’industrie musicale fait face à une crise, c’est notamment parce qu’elle n’a pas su prendre en compte ce paramètre lors de son entrée dans le monde numérique. Les acteurs du secteur du livre en sont conscients. Le spectre du piratage plane sur la publication numérique. Les éditeurs redoutent cette numérisation à plus d'un titre. Tout d'abord, elle pourrait faciliter l’auto-édition. De plus, ils peuvent craindre qu'à l'avenir les plateformes de distribution (comme Amazon par exemple) décident de passer outre leur rôle de correcteurs et de garants de la qualité des publications en intégrant les outils d'édition directement dans leurs structures . Les professionnels de l'édition surveillent donc de près l'intérêt des opérateurs téléphoniques, détenteurs de réseaux de diffusion de fichiers numériques, pour la distribution des livres numériques. Une collaboration étroite avec ces distributeurs semble nécessaire pour leur éviter une disparition pure et simple.
Enfin, une question se pose : le livre électronique n'est-il pas déjà mort ? En effet, la démocratisation des appareils multifonctions ultra-compacts tels que le smartphone ou encore l'assistant numérique personnel concurrence la commercialisation des livres électroniques. Même si le confort de lecture n’est pas optimal, de nombreux usagers privilégient ces équipements pour la lecture numérique. Ainsi en témoigne le succès des logiciels permettant de lire les livres électroniques sur l'iPhone : Amazon a d'ailleurs mis sur le marché une version pour iPhone du Kindle.
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Figure 9 - Analyse concurrentielle du marché du livre numérique par le diagramme de Porter | ||
Forces | Faiblesses |
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Opportunités | Menaces |
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Tableau 3 - Analyse stratégique via la matrice SWOT du marché du livre numérique
Dans un premier temps, perçu comme le substitut du livre et du journal en version papier – ce qui oblige les sociétés d’édition et les imprimeries à fermer ou à se réorganiser – le livre numérique voit ses ventes progresser légèrement à ses débuts en 2007 avant de s'envoler au troisième trimestre 2008.
Cependant, l’arrivée d’un nouvel iPhone possédant un écran plus grand que le précédent ainsi qu’une navigation simplifiée sur Internet, change la donne : la majeure partie des utilisateurs de lecteur numérique pour les journaux se tournent vers cet appareil multifonctions. Ainsi, la reprise économique lors des deux premiers trimestres 2010, l’intervention des concurrents de l’iPhone (Nokia, Samsung, Blackberry, HTC,...) sur ce secteur et l’effondrement des groupes de presse quotidienne sonnent le glas de la partie "presse" du livre numérique.
En ce qui concerne la partie "livre", la situation n'est pas plus florissante. Bien que stimulé par la présence massive de fichiers téléchargeables notamment sur les serveurs de Google, l'intérêt pour le livre numérique décroît. En effet, son format, sa prise en main et son prix élevé ont raison de l'un des seuls avantages de cet équipement c’est à dire la capacité de stocker de nombreux livres sur un support de la taille d’un seul. Le livre électronique est peu à peu retiré de la vente pour disparaître totalement des rayons au premier trimestre 2011.
La tendance s’est déjà fait sentir en fin d’année 2008 : le livre numérique se vend de plus en plus. Alors que son avenir semblait incertain, il sait profiter de la crise du secteur de la presse en proposant des offres "tout compris" incluant le support électronique et un abonnement de 2 ans à divers journaux au choix.
De plus, l’arrivée des écrans couleurs attirent les annonces publicitaires : en conséquence, le prix des abonnements baisse, dopant les ventes de ce nouveau média.
Par ailleurs, avec le développement des écrans souples, les lecteurs retrouvent le contact physique avec la feuille, ce qui leur manquait au début. Ce nouveau paramètre, combiné à la disponibilité de nombreux ouvrages, a pour effet de convaincre une partie des lecteurs de romans version papier à adopter le support numérique.
Le succès du livre numérique s'accompagne de la disparition de nombreuses sociétés d’édition et imprimeries aux carnets de commandes de plus en plus vides.
En 2009, le déploiement du livre numérique reste minoritaire face au livre imprimé. L'effort conjugué des constructeurs de supports électroniques et des vendeurs de fichiers numériques suscite une augmentation notable de l'usage de ce nouveau média et du téléchargement de contenus durant les trois années suivantes. Prix plus attractifs et nombre croissant d’utilisateurs scolaires (universitaires, lycéens,...) peuvent expliquer ce succès. D'ailleurs, le Ministère de l’Éducation finance un programme permettant de doter chaque lycéen d'un livre électronique.
Malgré tout, les progrès techniques (notamment la couleur) tardent à arriver sur les supports électroniques à prix abordables et la version papier garde la préférence des lecteurs de livres. Pour la presse écrite, la forte croissance de l’utilisation des livres électroniques pour lire les journaux se stabilise en 2015, stoppée par le développement des appareils mobiles multifonctions à forte connectivité et moins onéreux.
Finalement, à l’instar de l’arrivée de la télévision face à la radio, le livre numérique se crée sa propre niche face au livre imprimé.
La diffusion du savoir sous forme numérique est une révolution aussi importante que l’invention de l'imprimerie typographique par Gutenberg. Notre rapport à la création et à la lecture des textes s’en trouve bouleversé. Le livre électronique qui tend toujours plus à ressembler au support papier, avec une technologie d’écran sans cesse améliorée, n’est peut être qu’une étape vers un changement plus profond.
Il semble que le livre électronique en tant que tel a peu de chances de survivre à l’apparition d'autres types de lecteurs aux nombreuses fonctionnalités.
Toutefois, parions que les technologies employées aujourd’hui pour les livres numériques, associées aux technologies d’autres médias, formeront demain un formidable outil du quotidien.
ARNOULD V., KACZMAREK M. | Les nouveaux habits du e-paper. | IFRA Magazine, Mai 2008, p.29-36. | ||
PLATT J. | Books vs. eBooks: which are greener? | Consulter | ||
GUILLAUD H. | Observer l’innovation pour comprendre les enjeux de l’édition électronique. | La Feuille Consulter |
||
L'édition électronique ouverte. | Consulter | |||
EPELBOIN F. | eBook : l’édition connaîtra-t-il le même sort que la presse ? | ReadWriteWeb, 30 mars 2009 Consulter |
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When multimedia was black and white. |
Smackerel Consulter |
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Le Kindle d'Amazon victime de son succès. | Numerama, 21 mars 2008 Consulter |
|||
SOCCAVO L. | L’e-paper, ou papier électronique : un nouveau support de communication. |
La Lettre de l'AFEIT, n°16, janvier 2008 Consulter |
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SOCCAVO L. | Édition numérique : qui seront les dindons de la farce ? |
Écrans, 13 mars 2009 Consulter |
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Ebooks — The next generation. |
Epublishers Weekly, 2009 Consulter |
|||
La Vache qui lit sur des tablettes à encre électronique Consulter |
||||
RIVES B. |
Papier électronique Consulter |
|||
Livre électronique, livre numérique (e-book). |
Éducnet Consulter |
|||
CAROL C.L. | Academic publishing : digital alternatives to expensive textbooks. | The Seybold Report, 2008, vol.8, n°19, p.11-14. | ||
LENATTI C. | Esquive’s flashing cover points to an e-paper future. | The Seybold Report, 2008, vol.8, n°18, p. 5-9. | ||
Gyricon, LLC unveils next generation wireless esignage incorporating revolutionary SmartPaper™ electronic media. | Consulter |
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